Dans un hadith, le prophète Mouhammad narre en des termes plutôt étonnants la guerre finale entre croyants et incroyants, l’Armageddon islamique, qui aura lieu à l’époque où l’Antéchrist se montrera :
L’Heure Dernière ne viendra pas tant que les Romains [d’Orient] ne s’installeront pas à al-A’maq ou à Dâbiq (deux endroits en Syrie). Une armée composée des meilleurs soldats de la terre à ce moment-là viendra de Médine pour les contrer.
Lorsqu’ils se rangeront en rangs, les Romains diront : Ne vous interposez pas entre nous et ceux (des mouslims) qui ont pris des prisonniers parmi nous. Laissez-nous combattre contre eux ; et les mouslims diront : Non, par Allah, nous ne nous écarterons jamais de vous et de nos frères pour que vous puissiez les combattre.
Ils se battront alors et un tiers de l’armée fuira, ceux à qui Allah ne pardonnera jamais. Un tiers de l’armée, composé d’excellents martyrs aux yeux d’Allah, sera tué, et le dernier tiers, qui ne sera jamais mis à l’épreuve, remportera la victoire et sera conquérant de Constantinople.
Alors qu’ils seront occupés à distribuer le butin de guerre (entre eux) après avoir suspendu leurs épées aux oliviers, Satan criera : Le Dajjâl (l’Antéchrist) a pris votre place au sein de votre famille. Ils sortiront alors, mais cela ne servira à rien.
Et quand ils arriveront en Syrie, il sortira alors qu’ils seront encore en train de se préparer pour la bataille en formant les rangs. Certainement, l’heure de la prière viendra et ensuite Jésus – à lui la salut –, fils de Marie, descendra et les dirigera. Lorsque l’ennemi d’Allah le verra, il disparaîtra comme le sel se dissout dans l’eau ; et même s’il (Jésus) ne les confrontait pas du tout, il se dissoudrait complètement, mais Allah les tuera de sa main (à Jésus) et ils leur montrera leur sang sur sa lance.
Notez que la prophétie parle bien d'un événement qui n'est pas encore arrivé, car il y est précisé que le Dajjâl (l'Antéchrist) apparaîtra juste après la bataille.
Mouhammad aurait donc dit qu'à la fin des temps, les mouslims se battront avec… des ÉPÉES (et une lance pour Jésus), les armes du 7e siècle ; qu'ils se battront contre… les Romains (d'Orient, c.-à-d. les Byzantins), qui n'existent pourtant plus ; et qu'ils conquerront… Constantinople, la capitale des Romains d'Orient à l’époque de Mouhammad, comme par hazard ! comme si c'était encore la capitale des ennemis des mouslims dans le futur.
Contantinople, l’actuelle Istanbul, est aux mains des mouslims depuis 1453 (excepté durant les quinze ans de présidence d’Atatürk, peut-on dire)…
Il a aussi été rapporté qu’ibn Mas’oûd a dit :
Le cri leur parviendra que le Dajjâl (l’Antéchrist) a pris leur place parmi leur descendance. Alors, ils jetteront de côté tout ce qu’ils ont en mains et iront là-bas, envoyant dix cavaliers devant eux en éclaireurs. Le Messager d’Allah – à lui les éloges et le salut d’Allah – a dit : « Je connais leurs noms, ainsi que ceux de leurs pères, et les couleurs de leurs chevaux. Ils seront les meilleurs cavaliers sur la face de la terre à ce moment-là » ou « parmi les meilleurs cavaliers sur la face de la terre à ce moment-là. »
Et il a été rapporté qu’an-Nawâs ibn Sam’ân a dit :
Le Messager d’Allah – à lui les éloges et le salut d’Allah – a dit : « Les mouslims utiliseront les arcs, flèches et boucliers de Gog et Magog comme bois pour le feu pendant sept ans. »
On voit bien que le Prophète n’imaginait pas que l’armement et les moyens de transport puissent être très différents après lui. Dans son esprit, il allait de soit que les armes seraient toujours des épées, arcs, lances…
Ces prophéties qui trahissent l'imposture de Mouhammad posent bien sûr un problème aux mouslims. Pour s’en sortir, ils en sont réduits à prétendre que quand Mouhammad parle d’épées, il ne parle pas d’épées mais de n’importe quelle arme, et quand il parle des Byzantins, il ne parle pas des Byzantins mais des Occidentaux (ou d’autres peuples comme les Turcs).
Une fatwà dit par exemple :
Question
Dans beaucoup de hadiths sur la fin des temps, des batailles sont mentionnées qui indiquent que les armes utilisées seront des épées, des arcs et des flèches. Est-ce à prendre au sens littéral, et la société s’effondrera-t-elle, ou les épées et les armes de l’antiquité deviendront-elles courantes ?
Ou est-il possible que ce soient les moyens par lesquels le Prophète – à lui les éloges et le salut d’Allah – a expliqué la guerre pour expliquer les choses aux compagnons ? Et si c’est le cas, qu’est-ce qui nous permet de l’interpréter ainsi ?
Ou est-il possible que des armes modernes soient utilisées en même temps que des armes anciennes ? Jazak Allah Khair.
Réponse
(…) Évidemment, à l’époque du Prophète – à lui les éloges et le salut d’Allah –, il n’existait pas de mots pour désigner un char, un drone, une mitrailleuse, etc. Il se peut donc que le Prophète utilisait un langage que lui et ses compagnons comprenaient en ce qui concerne les armes et les moyens de transport.
Ainsi, l’utilisation des mots « épée » ou « chevaux » peut être symbolique et utilisée à la place des armes et des moyens de transport que nous connaissons aujourd’hui ou que nous connaîtrons à la fin des temps.
Cette excuse ne tient pas la route, puisque Mouhammad aurait pu simplement dire « leurs armes » au lieu de « leurs épées », ou, soyons fou, faire une prophétie claire et réussie sur les armes du futur ; est-ce trop demander à un prophète ?
Il aurait au moins pu faire preuve d’imagination et inventer une fiction où les protagonistes se battront à coups de sabres laser (absurde), montés sur des destriers électriques, des chevaux de foudre.
Voici une autre fatwà, exposant d’autres contorsions invraisemblables :
Question
(…) Il existe des hadiths qui indiquent qu’il y aura une guerre contre le Dajjâl et qu’elle se déroulera avec des épées, et que Jésus – à lui le salut – tuera le Dajjâl avec une lance, et ainsi de suite. Cela signifie-t-il que la technologie va disparaître ?
Réponse
Les savants ont divergé sur la question du combat à la fin des temps, et sur le fait que les armes utilisées seront réellement des épées et des lances, ou que les moyens de transport seront des chevaux et des chameaux au sens propre, ou si cela ressemble davantage à quelque chose qui a été adressé aux Compagnons en fonction de ce qu’ils connaissaient, mais qui se présenterait sous une forme appropriée à ce moment-là.
Il y a deux points de vue parmi les savants. Le point de vue de la plupart des savants contemporains est que cette civilisation que nous voyons maintenant, avec sa technologie et ses armes, disparaîtra entièrement, et que l’on recommencera à mener les guerres à cheval, et que les armes qui y seront utilisées seront des lances et des épées, et ce que le Prophète – à lui les éloges et le salut d’Allah – a dit décrit comment seront réellement les choses.
C’est le point de vue du Cheikh Mouhammad ibn Sâlih al-‘Outhaymîn – qu’Allah lui fasse miséricorde –, du Cheikh ‘Abd al-Mouhsin al-‘Abbâd – dans son commentaire audio sur les livres de la Sounnah – et du Cheikh ‘Oumar al-Achqar, entre autres.
Parmi les textes dont le sens apparent soutient ce point de vue, on trouve les suivants :
[Le mouftî cite ici les trois hadiths que nous avons déjà cités plus haut.]
Comment ça, les humains ne seraient pas capables, après la volatilisation magique de tout leur matériel, d’en reconstruire ?! La fatwà poursuit :
Le cheikh ‘Oumar Soulaymân al-Achqar – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit, après avoir cité un certain nombre de hadiths à ce sujet :
Ces hadiths et de nombreux hadiths similaires indiquent que cette puissante civilisation qui a inventé tout cet immense arsenal de bombes et de missiles va décliner et disparaître. Il est très probable qu’elle s’autodétruise, et que l’humanité retourne une fois de plus à se battre à cheval, en utilisant des lances, des arcs et des flèches, et des choses similaires. Et Allah sait mieux.
Citation tirée d’al-Qiyâmah as-Soughrà (p. 275)
Ils indiquent plutôt une prophétie ratée ! C’est comme si al-Achqar n’envisageait même pas cette explication, qui est pourtant la plus simple et la plus évidente.
La fatwà se termine ainsi :
Ce que nous pensons à ce sujet, c’est que les hadiths cités ci-dessus doivent être pris tels qu’ils apparaissent et que nous ne devrions pas essayer de les interpréter différemment. Nous pensons que les combats à la fin des temps dans ces batailles et guerres utiliseront ces armes et que les combattants monteront à cheval.
Cependant, nous ne pouvons pas être certains que la civilisation actuelle disparaîtra totalement, car cela n’est pas mentionné dans les textes. Une autre indication est que les épées, les chevaux et les mules sont encore utilisés dans des batailles qui se déroulent actuellement, même si la civilisation a atteint un niveau si élevé. En exprimant ce point de vue, nous confirmons ce qui est rapporté dans les hadiths sahih, mais nous laissons la connaissance de l’invisible à Allah, qu’Il soit exalté.
Cette opinion est plus prudente pour l’engagement religieux ; il n’y a pas de grand intérêt pratique à discuter de cette question, donc nous pensons que nous ne devrions pas nous laisser distraire par cela, encore moins nous adonner à des discussions à ce sujet.
Et Allah sait mieux.
Remarquez que comme d'habitude, pour les questions dangereuses pour la foi des mouslims, le cheikh, ici celui d'islamqa, dit d'éteindre son cerveau, de ne pas réfléchir sur le sujet ni d'en discuter.
Voilà ce qu’ils veulent que tu fasses, ô mouslim : que tu passes vite à autre chose, que tu ne réfléchisses pas trop, afin que tu ne te rendes pas compte aussitôt que ces prophéties portent les signes d’une supercherie.
Si tu minimises l’importance de ce genre de sujets et repousses leur étude à plus tard, tu risques de perdre des années, à apprendre le Coran et le fiqh et à faire la prière et les ablutions, ainsi que de prendre des décisions dommageables pour toi (hijrah, circoncision, rejet des amis incroyants…), pour au final découvrir que l’islam est faux.
La question la plus prioritaire devrait être pour toi : l’islam est-il vrai ? Quels sont les arguments contre ? Les ai-je tous vus (et parfois il faut qu’on nous les développe pour les comprendre) ? Les réponses des oulémas, quand il y en a, sont-elles suffisantes pour ôter tout doute ? Ont-elles été réfutées par les apostats ou les islamologues ? Que nous apprennent les recherches des islamologues sur les origines de l’islam et du Coran ?
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